Michael Ellis, attuale direttore internazionale delle Guide Michelin dal 2011, dovrebbe lasciare il Gruppo il 14 settembre 2018.
LE MONDE scrive: “Un vent de changement souffle chez le guide Michelin. Après le départ, en février, de Claire Dorland-Clauzel, membre du comité exécutif, le guide va se séparer de son directeur monde, Michael Ellis, en poste depuis le 1er janvier 2012.
Toujours présent aux cérémonies, très à l’aise avec les médias, le Franco-Américain incarnait le Bibendum avec force depuis six ans. Il rejoindra en septembre la chaîne hôtelière de luxe Jumeirah, pour laquelle il sera chargé de la gastronomie.
« Sous son impulsion, les équipes du guide Michelin ont conduit avec succès une stratégie dynamique d’internationalisation », a commenté le groupe au Bibendum dans un communiqué. « Mes sept années à la tête des guides Michelin ont été les plus passionnantes de ma carrière et je ne remercierai jamais assez le groupe Michelin de m’avoir donné cette opportunité unique », a déclaré de son côté le directeur des Guides rouges.
Chez Jumeirah, il rejoindra José Silva, l’ancien vice-président régional de Four Seasons, connu en France pour avoir permis au palace George V de gagner 5 étoiles (avec trois restaurants). Pour le PDG de Jumeirah, fairevenir à ses côtés Michael Ellis témoigne de son ambition de faire de ses 21 hôtels encore peu connus des références mondiales de la gastronomie.
Concurrence toujours plus féroce
Côté Michelin, c’est l’actuel directeur des activités gastronomique et voyage du groupe, Alexandre Taisne, qui remplacera Michael Ellis par intérim. Arrivé en janvier 2017, le cofondateur du site Groupon a amorcé un changement de stratégie du Michelin avec le rachat du guide des vins Parker, puis une participation dans le guide parisien Fooding. « On veut développer des services autour du guide Michelin, créer une communauté de “foodies” », expliquait-il au Monde en novembre 2017.
En février, Michael Ellis avait annoncé à la presse du changement dans le déroulement de la cérémonie pour le nouveau guide France, qu’il avait présentée comme les « Oscars de la gastronomie ». L’événement n’avait pourtant pas brillé par son originalité ; en revanche, le guide avait été vivement critiqué pour son incapacité à récompenser des femmes (seules deux cheffes présentes sur l’ensemble des lauréats), et les remarques douteuses proférées par l’animatrice ou les représentants du guide qui répétaient régulièrement que « derrière chaque grand chef, il y a une femme ».
Ces critiques s’accompagnent depuis plusieurs années d’une concurrence toujours plus féroce : le 50 Best, créé en 2002 dont l’influence n’a cessé de grandir, la Liste en 2015, et les futurs World Restaurant Awards qui se dérouleront en février 2019 à Paris font de l’ombre au Bibendum. Qui peut difficilement lutter contre l’érosion des ventes de son Guide rouge – l’édition 2017 s’était écoulée à un peu plus de 50 000 exemplaires seulement.
Le départ de Michael Ellis pourrait être l’occasion pour le Bibendum de se moderniser et de faire enfin émerger une cohérence entre les rachats récents et la présence d’Alexandre Taisne, qui, jusqu’à présent, est toujours resté dans l’ombre de Michael Ellis.”